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Ne vous méprenez pas : marché boursier et économie ne sont pas synonymes

Les deux termes financiers dont on entend le plus parler ne devraient pas être confondus.

Dans le monde des nouvelles financières, les manchettes peuvent porter à confusion. Juste au moment où l’on proclame que les marchés boursiers culminent, on pourrait tout aussi bien dire que l’économie est en grande difficulté. Mais comment est-ce possible? Comment les données boursières peuvent-elles paraître si optimistes à côté des perspectives sombres de l’économie? 

L’explication est simple : il existe une différence fondamentale entre les deux. Pourtant, les marchés boursiers et l’économie sont tellement interconnectés que la relation entre eux demeure cruciale pour notre système financier, même lorsqu’ils tendent vers des directions opposées.

Différences importantes

L’indice Dow Jones des valeurs industrielles, l’indice Standard & Poor’s (S&P) 500 et l’indice composé S&P/TSX (Bourse de Toronto) retiennent naturellement beaucoup l’attention. Après tout, c’est sur les marchés boursiers que tout se joue. Des montants colossaux sont négociés chaque jour, tandis que les chiffres fluctuent entre sommets et creux en réaction aux dernières nouvelles économiques. Parallèlement, la spéculation concernant ce qui rapportera ou non alimente continuellement les marchés boursiers. 

Essentiellement, ceux-ci mettent en lumière la solidité financière des sociétés cotées en bourse de divers secteurs, comme l’énergie, les ressources naturelles, les finances et les technologies. Ils sont influencés par une combinaison de spéculation, d’information financière factuelle et de tolérance au risque, que les investisseurs mesurent pour projeter les profits et la croissance de sociétés données. L’économie, en revanche, est beaucoup plus vaste et complexe, et touche les gens plus directement que les marchés. 

Cycles d’expansion et de ralentissement

Quand la COVID-19 s’est propagée dans le monde au début de 2020, les marchés boursiers mondiaux se sont effondrés. De nombreuses entreprises fermaient leurs portes, la plupart des avions étaient cloués au sol indéfiniment et le taux de chômage montait en flèche. Par conséquent, l’économie canadienne s’est contractée de 38,7 % sur une base annualisée au deuxième trimestre de l’année, son pire trimestre de l’histoire[1]. Toutefois, même si la pandémie persistait, les marchés ont commencé à regagner du terrain au deuxième trimestre, malgré les répercussions économiques des mesures généralisées visant à endiguer le virus. Cet élan s’est poursuivi en dépit des perspectives économiques défavorables. 

 

« Les marchés boursiers sont intrinsèquement prospectifs. En général, ce que l’on observe aujourd’hui dans l’économie reflète ce qui se passe en ce moment, par exemple, au niveau de la production et de l’emploi. Même en temps normal, les cours boursiers et la production économique n’évoluent pas en tandem. »

- Itay Goldstein, professeur de finance à la Wharton School of Business de l’Université de la Pennsylvanie 

 

Pour utiliser un exemple frappant, les cinq sociétés affichant la plus forte capitalisation boursière de l’indice S&P 500 (en décembre 2020) sont les géants du numérique Apple, Microsoft, Facebook, Amazon et Alphabet (Google), qui représentent ensemble environ un cinquième de la valeur marchande de l’indice[2]. Cette concentration signifie que l’indice global ne donne pas une vue d’ensemble du rendement de l’économie dans son intégralité. À elle seule, l’action d’Apple a dépassé les 2 000 milliards de dollars américains en août 2020[3]. Autrement dit, une seule entreprise peut présenter une valeur supérieure à celle de la totalité des autres sociétés inscrites à la cote d’une bourse en particulier. Cela témoigne de la grande confiance des investisseurs à l’égard de la situation actuelle et future de cette entreprise. À l’inverse, les sociétés des secteurs du commerce de détail et de l’énergie ont eu du mal à maintenir le cours de leurs actions à la hausse en 2020.

Certes, même lorsque la plupart des moteurs économiques habituellement robustes s’essoufflent, d’autres peuvent fonctionner à plein régime en raison de la demande pour certains produits et services. La performance des sociétés des secteurs des technologies numériques et des sciences de la santé illustre bien ce phénomène. Ainsi, celles-ci ont prospéré pendant la pandémie, alors qu’un nombre croissant de personnes et d’entreprises en dépendaient. 

Par ailleurs, le portrait change lorsqu’on regarde au-delà des principaux intervenants dans chaque secteur. Les petites et moyennes entreprises, qui représentent 70 % des emplois dans le secteur privé au Canada, sont plus vulnérables en cas de ralentissement économique[4]. En règle générale, elles sont moins équipées pour résister aux pressions financières suscitées par une crise majeure et risquent de devoir procéder à des mises à pied, fermer temporairement à cause des restrictions et possiblement mettre la clé sous la porte définitivement. Tout cela nuit encore plus à l’activité économique. 

Rendement de l’indice composé S&P/TSX et taux de chômage au Canada en 2020

Le graphique ci-dessous montre que l’indice composé S&P/TSX s’est presque entièrement redressé après le repli spectaculaire du marché survenu en mars 2020. Parallèlement, le taux de chômage reste au-dessus des niveaux observés au début de l’année. Cela montre que même si l’état actuel de l’économie est loin d’être parfait, les marchés boursiers peuvent croître sur la base d’attentes futures. 

Indice composé S&P/TSX et taux de chômage au Canada (depuis le début de l’année)

graphique linear

Source : Y-Charts. Au 31 décembre 2020.

Rendement de l’indice S&P 500 et taux de chômage aux États-Unis en 2020

Ce graphique montre que l’indice S&P 500 a plus que récupéré les pertes subies en mars. Bien que le taux de chômage aux États-Unis se soit amélioré, il n’est pas revenu à son niveau d’avant la pandémie. Par le passé, une économie en plein essor a été l’un des principaux moteurs de l’optimisme des marchés. Pourtant, les marchés américain et canadien continuent de croître, car ils anticipent de meilleures conditions économiques en 2021 et après. 

Rendement de l’indice S&P 500 et taux de chômage aux États-Unis

graphique linear

Source : Y-Charts. Au 31 décembre 2020.

Dépenser pour réparer un bateau en train de couler 

Lorsque l’économie montre des signes de faiblesse importante ou est touchée par une crise, comme ce fut le cas en 2020, dépenser de l’argent peut se révéler une solution efficace. Cela peut sembler contre-intuitif, mais les gouvernements des pays prospères peuvent se tourner vers l’assouplissement quantitatif pour apporter un certain soulagement. L’assouplissement quantitatif désigne une politique monétaire en vertu de laquelle les banques centrales, comme la Réserve fédérale américaine (la Fed) et la Banque du Canada, augmentent la masse monétaire intérieure dans le but de stimuler l’activité économique au moyen de prêts, de dépenses et d’investissements. Les banques centrales financent la production d’argent en achetant des obligations d’État à long terme et d’autres titres. Le fait de mettre plus d’argent en circulation aide aussi à maintenir les taux d’intérêt bas, ce qui peut encourager les emprunts et les dépenses et ainsi maintenir l’économie à flot. 

De nombreux pays ont fait appel à l’assouplissement quantitatif au début de la pandémie afin d’éviter une crise économique généralisée d’une durée plus longue. Dès les premiers signes de graves difficultés, la Fed a injecté plus de 700 milliards de dollars américains de nouveaux capitaux pour garder les marchés et l’économie dans son ensemble en mouvement. La Banque du Canada prévoit poursuivre son programme d’assouplissement quantitatif jusqu’en 2021, en achetant au moins 4 milliards de dollars par semaine d’obligations du Canada (comparativement à 5 milliards de dollars par semaine plus tôt en 2020)[5].


La menace de l’inflation

Le recours à l’assouplissement quantitatif pour donner un coup de fouet bien intentionné à l’économie ne s’effectue pas sans risque. Une hausse soudaine de la masse monétaire peut aussi faire grimper l’inflation, à la suite de quoi la croissance économique risque de s’affaiblir en raison de l’augmentation du prix des biens, des services et des produits de base. La stagflation – état d’une économie anémique assortie d’un taux de chômage élevé et d’une faible production – est une autre possibilité. L’assouplissement quantitatif semble néanmoins avoir été une stratégie efficace pendant la majeure partie de 2020, car les prix sont restés relativement stables et le déficit actif a suivi le rythme de la demande. 

 

« Il ne fait nul doute que l’assouplissement quantitatif destiné à soutenir l’économie était nécessaire à la stabilité durant les premières fermetures causées par la pandémie, mais sans la croissance économique requise pour contrebalancer l’augmentation substantielle de la masse monétaire en Amérique du Nord, l’inflation devient le prochain défi. Nous nous attendons à une poussée d’inflation en 2021, qui se stabilisera dans une fourchette de 2,5 % à 3 % pendant une période prolongée. »

- Philip Petursson, stratège en chef des placements, Gestion de placements Manuvie 

 

Le recours à l’assouplissement quantitatif pour lutter contre les bouleversements économiques s’accompagne aussi d’un risque de dévaluation de la monnaie. Même si une devise plus faible peut aider les fabricants nationaux à exporter des biens à moindre coût sur le marché mondial (ce qui peut contribuer à stimuler la croissance), elle risque d’entraîner une hausse des prix des produits importés, des coûts de production et des prix à la consommation. Le défi de tous les instants consiste à conserver un équilibre entre les deux jusqu’à ce que l’économie puisse se maintenir dans un contexte plus normal. 

Les bonnes nouvelles sont bonnes pour les affaires

Alors que la lutte coûteuse contre COVID-19 commence à montrer des signes de progrès avec la mise au point et la distribution de vaccins prometteurs, les marchés boursiers réagissent à un regain d’optimisme à l’égard de l’économie mondiale. Cependant, il est important de se rappeler qu’avant de pouvoir affirmer de façon réaliste qu’ils l’ont emporté sur la pandémie, les pays continueront de viser la prospérité généralisée, la croissance de l’emploi et l’augmentation du commerce et des investissements. 

Dans l’ensemble, les perspectives commencent à s’améliorer. Pour en savoir plus sur les mesures à prendre afin de profiter des bonnes nouvelles et des gains potentiels en 2021, veuillez-vous adresser à votre conseiller. 


© 2021 Manuvie. Les personnes et les situations évoquées sont fictives et toute ressemblance avec des personnes vivantes ou décédées serait pure coïncidence. Le présent document est proposé à titre indicatif seulement. Il n’a pas pour objet de donner des conseils particuliers d’ordre financier, fiscal, juridique, comptable ou autre et les renseignements qu’il fournit ne doivent pas être considérés comme tels. Nombre des points analysés varient selon la province. Tout particulier ayant pris connaissance des renseignements formulés ici devrait s’assurer qu’ils sont appropriés à sa situation en demandant l’avis d’un spécialiste. Sauf erreurs ou omissions. La souscription de fonds communs de placement peut donner lieu au versement de commissions ou de commissions de suivi ainsi qu’au paiement de frais de gestion ou d’autres frais. Veuillez lire l’aperçu des fonds et le prospectus des fonds avant d’effectuer un placement. Les fonds communs de placement ne sont pas garantis, leur valeur liquidative varie fréquemment et les rendements passés peuvent ne pas se reproduire. Toute somme affectée à un fonds distinct est placée aux risques du titulaire du contrat et peut prendre ou perdre de la valeur. www.manuvie.ca/accessibilite 

 


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